Grève à la SNCB : Pour que l’emploi, le climat et le service public ne déraillent pas

Publié le par Jean-Claude Challe

« Nous soutenons l’action syndicale à la SNCB ce 5 novembre » déclare Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB. « Sauver l’emploi, défendre le climat et la mobilité, garantir le service au public et maintenir un prix pour les usagers valent bien une grève».

« Le projet de filialisation de B-Cargo (trafic marchandises) est extrêmement dangereux » dénonce le porte-parole du parti de gauche qui met aussi en cause l’actionnaire principal, l’Etat et le gouvernement. « Ce projet est mauvais pour l’emploi car 3000 emplois statutaires SNCB sont menacés par la filialisation. Ils seraient remplacés par des boulots précaires et non garantis à terme. »

« Comment parler de mobilité et de lutte contre le réchauffement climatique quand on ne veut pas soutenir activement le transport ferroviaire mais qu’on le laisse tomber comme une vieille chaussette ? » pointe également Raoul Hedebouw. Un train de marchandises transporte l’équivalent de 60 camions. Or, depuis la libéralisation du transport par marchandise, il n’y a pas eu plus mais moins de produits transportés par le train. « Et aujourd’hui, on veut encore aller plus loin. Veut-on vraiment que demain, 10.000 nouveaux camions soient jetés sur nos routes, avec des dizaines de kilomètres de bouchons en plus ?» ajoute Hedebouw.

La filialisation de B-Cargo avant sa privatisation annoncée, est un laboratoire dans le processus de libéralisation du rail. Dans quelques mois, en 2010, le trafic international des voyageurs sera à son tour soumis à la concurrence du secteur privé, avant la libéralisation du trafic intérieur prévue pour 2017 par l’Union européenne. « Aujourd’hui, il est encore temps d’arrêter ce processus de privatisation. Là où elle a été pratiquée (en Grande-Bretagne ou aux Pays-Bas, notamment), les voyageurs ont un service plus cher, de moins bonne qualité et moins sûr.» affirme Raoul Hedebouw. « La privatisation n’est pas un processus irrémédiable. Les syndicats européens des dockers ont démontré qu’une directive européenne pouvait être rejetée. Ce qui a été possible hier dans les ports peut l’être demain sur le rail.»
Un avant-goût de l’immixtion du privé dans le transport ferroviaire vient d’être donnée aux voyageurs : chaque usager se rendant à l’aéroport national de Zaventem doit payer, depuis ce 1er novembre, 2,05 euros en plus par voyage. Une hausse de prix de 60%, depuis Bruxelles. Cette surtaxe est sensée financer le projet public-privé « Diabolo ». « Cette augmentation du prix du billet démontre ce qui se passe quand l’Etat ne finance pas suffisamment les services publics : le service est plus cher et est laissé au bon vouloir du privé.»

Pour toutes ces raisons, le PTB soutient le mouvement de grève générale des cheminots du 5 novembre. Raoul Hedebouw dénonce « ceux qui appellent aujourd’hui à l’instauration d’un service minimum qui sont les mêmes qui poussent à la libéralisation du rail ». Il s’étonne du silence radio des partis de gauche comme le PS et Ecolo.
« Un soutien politique est pourtant nécessaire. Un refinancement public doit être réalisé, un service public doit être garanti. » ajoute Raoul Hedebouw « Pourquoi les banques pourraient-elles être soutenues avec des milliards par le gouvernement et pas les chemins de fer ? La défense du climat, le sauvetage d’emplois, le service au public ne valent-ils pas plus que les marchés financiers ? L’instauration d’une taxe des millionnaires n’est-elle pas nécessaire pour permettre non pas la destruction mais la création d’emplois dans les services publics comme à la SNCB. »
Service de presse du PTB

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Plus d’infos : Raoul Hedebouw
raoul.hedebouw@ptb.be
0477/986510

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