B-Cargo, la critique d’une faillite annoncée.
Croire que la crise est le seul élément mettant à mal le secteur marchandise à la SNCB, c’est ne pas voir la réalité des choses.
Le problème de viabilité de B-Cargo vient de sa création même et du respect à la lettre des directives européennes, même si la crise n’avait pas pointé le bout de son nez, le secteur public des marchandises à la SNCB aurait tôt ou tard été voué à la casse, c’était juste une question de temps.
Lors d’un congrès de la CGSP juste avant la création de B-Cargo, deux régionales sont montées à la tribune (Le Hainaut Occidental et Le Centre), pour dénoncer le plan de mise en place de Cargo et demander que soit lié à ce plan l’avenir du secteur voyageur, mais la raison d’état voulait que l’on suive en chien bien dressé les décisions prises par le politique.
À aucun moment, n’a été remis en compte le principe même d’indépendance de ce secteur par rapport au reste de la SNCB, ni l’application pure et dure des directives néolibérales, transcrites en droit Belge. 
Pire, on continue de se voiler la face et l’on veut nous faire croire que le problème ne touchera que le secteur marchandise, en oubliant de dire aux cheminots que juste après suivra le voyageur international et puis le voyageur national, le démantèlement du secteur public ferroviaire suit son cours.
Ne pas mobiliser l’ensemble des cheminots sur ce sujet est de nouveau une grave erreur, mais il est vrai là aussi qu’une mobilisation générale visant à lutter contre la libéralisation du rail à quelques mois des élections, aurait eu un impact négatif pour l’ensemble des partis y compris ceux qui se prétendent de gauche et qui ont pourtant voté l’ensemble de ces directives européennes.
La seule solution responsable pour le transport des marchandises tant au niveau écologique que sécuritaire, passe bien par le rail et les voies navigables.
Miser et continuer à miser de la part de la direction de la SNCB sur un transport épuré se limitant aux grandes entreprises, c’est tuer dans l’œuf le transport du fret ferroviaire.
Ce n’est qu’en multipliant les plates-formes multimodales, ainsi que les raccordés dans les zonings, que l’on supprimera les poids lourds sur les routes.
Mais cela demande aussi un véritable courage politique, expliquer clairement aux citoyens le coût réel du transport routier : Accidents, usure prématurée des routes, pollution, embouteillages, chauffeurs surexploités, …………………, c’est s’attaquer au lobby des constructeurs automobiles et des transporteurs routiers, et là il est plus souvent facile de dénoncer le coût du rail que de se heurter aux grandes multinationales.
S’il est vrai que certains dans leurs discours prônent et défendent le rail, c’est souvent en omettant de dire qu’il doit rester aux mains du public, car si demain le secteur ferroviaire devait basculer vers le privé, ce serait pour être démantelé en quelques années, le profit allant au privé et les pertes au public, pensez à l’exemple Anglais, mais aussi à toute les privatisations du rail dans le monde, aucun pays et à travers eux aucun citoyen n’ont été bénéficiaires de la privatisation du rail: augmentation importante des prix, diminution de la régularité et du confort, danger accru par le manque d’entretien et de sécurité.
En cette période électorale nous avons le devoir de faire le juste choix, demandez aux différents partis ce qu’ils ont déjà fait pour le rail public et demandez vous surtout ce qu’ils comptent réellement réaliser.
De l’argent il y en a, il vaut mieux soutenir le secteur public ferroviaire que d’investir à pertes dans les banques.
Alors Cheminots, reprenez le contrôle de votre outil et exigez de vos représentants syndicaux d’entamer une véritable lutte tant au niveau européen qu’au niveau national.
Tous ensembles, car il n’y a pas deux sortes de cheminot, Cargo, voyageur, Infrabel, nous sommes tous concernés.
Voter utile pour l’avenir d’une SNCB aux mains du public, c’est voter PTB+
Jean-Claude Challe.