FRET FERROVIAIRE : le gouvernement français engage plus de 7 milliards d'euros d'ici à 2020

Publié le par Jean-Claude Challe

On parlait de 5 milliards pour relancer le fret ferroviaire à la SNCF... ben finalement ce sera 7 : au diable l'avarice ! Pour relancer cette activité, prioritaire au vu du Grenelle de l'environnement, l'Etat et RFF vont investir cette manne dans la modernisation des infrastructures. Parallèlement, la SNCF devra innover et réformer son système d'exploitation. A suivre...

FRANCE - L'information avait filtré ces derniers jours: pour sauver le soldat Fret SNCF, le gouvernement allait investir massivement; la fourchette évoquée allant de 5 à 7 milliards d'euros. Finalement, c'est plus de 7 milliards d'euros qu'il consacrera au développement des infrastructures dédiées au fret ferroviaire d'ici à 2020. "Il est vital de développer le fret", a déclaré mercredi à Paris le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo en annonçant l'enveloppe destinée à favoriser le report du transport de marchandises de la route vers le rail.

Cette annonce ,qui se veut une déclinaison des engagements du Grenelle de l'Environnement, répond à un objectif : faire la part des transports de marchandises alternatifs à la route ( i.e : le transport ferroviaire et fluvial) de 14% à 25% d'ici à 2022 (En 1990, la part du ferroviaire dans le transport de marchandises était de 19% contre 71% pour la route. En 2007, elle n'était plus que de 11% contre 82% pour le transport routier).

"Il est indispensable d'augmenter la part du fret ferroviaire contre l'aérien et le transport routier", a expliqué M. Borloo. L'effort financier sera réparti entre l'Etat, Réseau ferré de France (RFF) qui  gère les infrastructures ferroviaires et la SNCF.  "En complément des engagements du Grenelle de l'environnement et du contrat de performance de RFF de 13 milliards d'euros, cet engagement national correspond à un investissement public global en faveur du fret ferroviaire de plus de 7 milliards d'euros d'ici à 2020, " a souligné le ministre. Pour financer ce programme, la piste du grand emprunt a été évoquée. Mais, à ce stade, la question n'est pas tranchée, a indiqué M.Borloo pour qui ces dépenses doivent pour l'instant être inscrites dans le budget.

A l'Etat et à RFF l'effort sur les infrastructures; à la SNCF l'effort sur l'exploitation. Le gouvernement a retenu huit axes de développement, dont la création d'un réseau orienté fret (1,5 milliard d'euros sur 15 ans), la suppression des goulets d'étranglement autour des agglomérations de Lyon, Montpellier et Nîmes par la création de contournements (4,5 milliards d'euros), la création de TGV fret entre les aéroports européens ou encore le développement d'un réseau d'autoroutes ferroviaires (voir carte ci-dessous). Il espère ainsi réduire d'ici 2020 de plus de 2 millions le nombre de trajets de poids lourds sur les routes chaque année et vise une économie supérieure à 2 millions de tonnes de gaz carbonique.

Confrontée aux pertes récurrentes de Fret SNCF depuis des années (600 millions d'euros prévus en 2009, 350 millions en 2008), la SNCF devra de son côté jouer sur deux tableaux. D'une part, elle va investir dans les 5 prochaines années au moins 1 milliard d'euros dans des solutions innovantes de transport de marchandises : autoroutes ferroviaires, TGV fret, opérateurs ferroviaires de proximité, etc... De l'autre, elle va s'atteler à une révision profonde de l'organisation du fret ferroviaire (Fret SNCF), en revoyant à la fois son offre et son organisation.

La priorité : stopper l'hémorragie de la messagerie ferroviaire ( le wagon isolé en jargon cheminot ); une activité qui " facture 650 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui en perd 350 à 400 millions d'euros, " a récemment souligné le directeur général délégué de la branche Transport et logistique de la SNCF, Pierre Blayau. C'est le 23 septembre prochain que la SNCF dévoilera son projet de réforme du fret ferroviaire.

(Source: Passion-trains.over-blog)


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